Le temple de Kom-Ombo
Kom Ombo, temple de Sobek, le dieu crocodile
Situé à 45 km au nord d’Assoaun, Kôm Ombo est idéalement situé en bordure du
Nil. Les bateaux y accostent directement ce qui permet les visites de jour comme
de nuit. La nuit, le temple de Kôm Ombo prend une autre dimension. Les jeux de
lumière y sont particulièrement bien réussis qui redonnent vie et relief aux
fresques.
D'ailleurs voici Kôm Ombo, le premier d'entre eux. Posé sur un tertre en bord de
fleuve, il apparaît dans les derniers rayons du soleil. La visite se fera de
nuit. Le jeu des lumières s'amuse avec les pierres, rajoute de l'ombre aux
ténèbres, affûte les angles. En levant les yeux, je m'aperçois que le plafond de
la salle de purification s'est reconstitué comme par enchantement. Les étoiles
du ciel et les fresques astronomiques du temple ne font plus qu'un. Moment
éphémère de communion avec la déesse Nout, maîtresse du firmament. En
jaillissant de l'horizon, la pleine lune découvre soudain les murs effondrés et
le toit crevé de toutes parts.
Un gardien est venu bavarder avec moi. Pour une modique somme d'argent, il m'a
proposé de m'emmener dans les passages secrets du temple et de me montrer plein
de momies de crocodiles à la lueur de sa lampe tempête. La momie de la chapelle
d'Hathor me suffisait et, de toute façon, l'affaire me semblait d'une probité
douteuse. Le temple de Kôm Ombo, fait singulier en Egypte, est dédié à deux
divinités principales : Horus, le dieu Faucon, et Sobek, le dieu crocodile. Le
Crocodylus niloticus, de son petit nom scientifique, a depuis été refoulé aux
confins du lac Nasser. Quant aux descendants du premier, ils sont toujours
traqués afin d'alimenter la passion des Emirats pour la fauconnerie. Cette
dualité de culte, unique en Egypte, fait tout l'intérêt de Kôm Ombo. Si
l'architecture du temple répond aux standards de l'époque, elle a été dédoublée.
Le pylône est percé de deux portes, salles et chambres vont de pair, de même que
les sanctuaires. Et c'est là, entre ces sanctuaires que se trouverait ce
soi-disant
passage secret truffé de crocodiles tout secs.
Tous les murs du temple, les couloirs et les enceintes sont encore couverts de
peintures décoratives. Cependant la majeure partie du temple fut détruite par
l'érosion due à la proximité du Nil, aux tremblements de terre, ainsi qu'à
l'extraction de pierres du temple, réutilisées pour construire d'autres temples.
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