Il a été construit en supplément de l'ancien barrage d'Assouan (lui même
surélevé deux fois) qui ne donnait pas satisfaction en terme d'efficacité et de
sécurité. Ce dernier est toutefois toujours en fonctionnement et continue de
produire de l'énergie hydroélectrique.
Sans ce barrage, le Nil inonderait chaque été les plaines fertiles de la vallée,
en raison de l'affluence d'eaux provenant de toute l'Afrique de l'Est. Ces
inondations apportaient des nutriments et des minéraux (limon) qui rendaient
fertile le sol de la vallée du Nil, et permettaient l'agriculture. Mais,
l'augmentation de la population dans la vallée rendait nécessaire le contrôle
des eaux pour protéger les installations agricoles et les exploitations de
coton. Les années de « grandes crues », des récoltes entières étaient perdues,
alors que les années où la crue était moindre, la population souffrait de la
sécheresse et de famine. Le but de ce projet était de réguler les crues, de
produire de l'électricité pour le pays, et de constituer un réservoir d'eau pour
l'agriculture.
Conception
En 1952, le président égyptien Gamal Abdel Nasser amorça ce projet avec pour
objectifs de rendre l’eau disponible tout au long de l’année, d’étendre les
surfaces irriguées, d’améliorer la navigation sur le fleuve et de produire de
l’électricité. Il permettra également d'atténuer les dégâts engendrés par des
inondations ou des sécheresses.
Nasser demanda d'abord une aide financière et technique des États-Unis et à la
Grande-Bretagne qui, dans un premier temps, acceptèrent d'aider à sa
construction, moyennant un prêt de 270 millions $ de leur part. Mais, le projet
fut annulé en juillet 1956, pour des raisons encore obscures. Un contrat
d'armement secret avec la Tchécoslovaquie (Bloc communiste) et la reconnaissance
par l'Égypte de la République populaire de Chine sont les raisons probables,
avancées par les historiens. Peu après, Nasser nationalisa le Canal de Suez,
dans l'objectif de financer le barrage par les frais de passage. Cet épisode
donna lieu à la Crise du canal de Suez, qui se termina par l'ordre de l'ONU à la
France, la Grande-Bretagne et Israël d'évacuer le territoire égyptien, et donc à
la victoire de Nasser. Aussi pour construire ce barrage, l'Égypte chercha à
faire partie de la sphère d'influence soviétique et Nasser se tourna vers
l'Union soviétique, qui assumera un tiers de la construction et fournira environ
400 techniciens. L'Égypte cessa alors de faire partie des Pays non alignés.
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