Les temples d'Abbou Simbel

Le grand temple, qui occupe la partie méridionale du site, est un spéos, c'est-à-dire un temple entièrement creusé dans la roche. Il mesure 33 mètres de hauteur sur 38 mètres de largeur. Sa profondeur est de 65 mètres. L'entrée est flanquée de quatre statues colossales de Ramsès II hautes de 20 mètres - plus grandes que les colosses de Memnon - directement taillées dans la pierre et tournées vers le levant.
Le temple d'Hathor, situé à une cinquantaine de mètres du temple de Ramsès II, est construit selon les principes architecturaux du grand temple, en adoptant des dimensions plus réduites. La façade est composée de six statues colossales sculptées à même la falaise. Deux d'entre elles représentent la femme de Ramsès II, Néfertari, divinisée, encadrées par quatre statues du roi.

Histoire

Le temple de Ramsès II, qui honorait les divinités Rê-Horakhty, Amon et Path et le pharaon déifié, ainsi que celui d'Hathor devait être englouti par les eaux du Nil lors de la mise en service du haut barrage sur le Nil. A l'initiative de l'Unesco, ils seront démontés à partir de 1965, et reconstruits à l'identique au sommet de l'éperon de la chaîne Lybique qui surplombe le fleuve à cet endroit.
Les ingénieurs français, allemands, italiens, suédois et égyptiens devront
- protéger les lieux des crues du Nil par une digue provisoire de plus de 350 mètres,
- décoiffer les temples, sans utiliser d'explosifs, des 310.000 tonnes de roches des collines qui les surplombaient,
- les découper en 1000 blocs de 10 à 30 tonnes qui seront stockés le temps nécessaire à la construction du nouvel emplacement,
- les reloger dans des superstructures en béton habillées de grès, 65 mètres plus haut, en respectant leurs orientations primitives et en masquant les cicatrices de la montagne.
Le budget des travaux, qui prendront fin en 1968, s'élèvera à 42 millions de dollars.

Le petit temple fut construit en hommage à la reine Néfertari, l'épouse bien-aimée de Ramsès II, le petit temple a été creusé dans un second mamelon rocheux que les égyptiens nommaient Ibshek et qui devait déjà recevoir un culte à Hathor puisque cette divinité est déjà citée dans divers sanctuaires nubiens de la XVIIIe dynastie.
Quoi qu'il en soit, c'est Ramsès II qui transforme les lieux en un véritable temple rupestre à l'instar du grand temple de Méha et le dédie à la divinité de l'amour à laquelle son épouse préférée finit par s'identifier.
Celle-ci reçoit en effet le privilège rare d'être représentée officiant devant les divinités sur les reliefs du sanctuaire, faisant notamment l'offrande de la Maât, rôle normalement dévolu à Pharaon seul.
Elle est également figurée sur la façade du temple sous la forme de deux colosses encadrés par son royal époux répété, lui, quatre fois. Elle porte la couronne à cornes et hautes plumes de la déesse Sothis, personnification de l'étoile Sirius qui jouait un rôle essentiel dans le retour de la crue annuelle.


 


 

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